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Gens d’Alleyras : le beau Léon, conteur

D 18 mars 2012     H 12:34     A mko     C 0 messages


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Christophe vit à Alleyras depuis plusieurs années et a fait du conte sa passion. Nous voulions le rencontrer. C’est fait.

Alleyras Capitale : 
Beau Léon, tu es artiste conteur, originaire du nord de la France, as tu été imprégné par la culture nordiste et de quelque façon ? Tu es de quelle ville en fait ?

Beau Léon :
« Je suis né à Lille, capitale des Flandres. Donc… un nordiste. Un chti comme on dit chez nous. »

Tu disais que tu ne parlais pas flamand… C’est le flamand ?

« Non je ne parle pas le flamand. C’est… parce que l‘Histoire est compliquée. Le Nord/Pas de Calais c’est l’appellation de ma région de naissance, mais elle est composée de la Flandre, l’Artois, le Hainaut, Lille étant en Flandre. La Flandre fut en partie récupérée par Louis XIV et il y a été très vite interdit d’y parler le flamand. »

Alors que la Flandre belge ou hollandaise… là c’est différent.

« Voilà. Eux parlent encore le flamand… Il y a bien des dialectes à Dunkerque ou ailleurs qui persistent, mais moi petit, vivant à Lille, je n’ai jamais entendu que le français et je n’ai appris que le français. Je ne connais absolument aucun mot de flamand. Cela ne m’empêche pas de porter fièrement mon nom de famille flamand. »

On fait le grand saut là : est-ce que ton vécu nordiste t’a influencé dans ta volonté de faire du conte ?

« Non… »

Pas du tout ?

« Non, non. Certes le vécu de chacun est un bagage qu’on porte constamment et quelque soit les actes qu’on fait. Il est sûr que ce que l’on a vécu transpire dans sa façon d’être, dans ses gestes, comment on parle, mais non, ça ne vient pas de mes origines chti… »

Ce ne sont pas les carnavals, les histoires de là haut… ?

« Non, pas pour les contes. Ce n’est pas l’imaginaire de là haut qui m’a emmené. Tout petit j’ai lu, j’ai toujours aimé lire… »

Ou alors est-ce que ce n’est pas un manque d’imaginaire ici… Parce que là haut c’est quand même assez puissant les fêtes populaires… Et ici c’est plutôt très délayé voire abandonné… Est-ce que tu as ressenti un manque en arrivant par exemple ?

« Non, ce n’est pas venu par ce biais là. Bien sûr là haut il y a un imaginaire… je dirais plutôt il y a une certaine joie de vivre. Il y a beaucoup de fêtes populaires qui vous apprennent à aller vers les gens pour discuter. Ça… s’il y a un bagage avec lequel je suis venu dans cette région c’est bien avec celui-ci ; l’aisance d’aller vers les gens. Ce qui est parfois mal ressentie ici… Mais c’est vrai que si on vient du Nord, on a toujours un contact plus facile, quelque soit la personne qu’on a devant nous. Qu’elle porte une cravate, un bleu de travail, un short, qu’elle soit sportive, qu’elle soit intellectuelle. Il est vrai que j’ai toujours eu cette aisance là. Et ça m’est très utile… [rires]. »

Alors depuis que tu es à Alleyras… Tu es là depuis ?

« Huit ans. »

Huit ans quand même… Qu’est-ce qui t’a aiguillé sur ce projet de… c’est un projet personnel… de conteur ? S’agit-il de contes pour les enfants ? Décris-nous ton projet ?

« D’abord la meilleure façon que j’ai trouvé d’expliquer ce que sont que mes contes, c’est de dire que je raconte des histoires que j’aurai aimé entendre. Je suis artiste-conteur, ça veut dire que ce sont mes propres écrits. Je ne veux pas conter les contes des autres, je ne dis que mes propres textes. Ensuite en venant en Massif-Central j’ai dû avoir la même sensation que si quelqu’un d’ici partait habiter en bord de mer : nouveaux horizons, nouveaux lieux géographiques, quelque chose de complètement différent. Moi je suis un enfant de la plaine, la Flandre, ses plages… Je connais la mer, le bruit des vagues, les longues plages de sable… ça me manque un peu. Mais quand on arrive ici on prend une claque. Il y des collines à perte de vue. On a des arbres, on a des chemins, on a des petits cours d’eau, on a des animaux sauvages, il y a des fleurs partout… Donc forcément… si on a une âme encore émerveillée par ces choses là… il y a comme une sorte… d’osmose, de petit dialogue… On regarde un arbre, on regarde son écorce, on se dit : tiens quel âge a t’il ? S’il a deux cent ans… ben nom de dieu il a connu la révolution française ! Un jour on passe par quelque part et on se dit : tiens, ça je ne sais pas pourquoi mais ça ressemblerait bien à une maison de lutins… »

Il y a quand même l’altitude qui différencie… la végétation… Les Flandres sont bien basses j’imagine…

« C’est vrai, ce n’est pas la même végétation. Ici c’est du pin, du sapin, en majorité… On a des forêts dans le Nord, on a quelques bois, on a quelques étangs, nous ne sommes pas sans rien. Mais c’est plat, c’est… voilà, c’est du feuillu… C’est surtout qu’ici les collines vertes sont à perte de vue, c’est vallonné, c’est sympa… »

Rapidement… parce que moi c’est un peu mon dada les moyens de communication, de toutes façons tu savais où tu venais… au niveau des communications qu’est-ce que tu en penses ? Comment t’en débrouilles-tu ?

« Les moyens de communication… c’est-à-dire pour communiquer avec les autres personnes ? »

Non, non, les déplacements.

« Ben tout est loin ! Mais il faut savoir ce que l’on veut. Quand on vivait à la ville tout était près y compris trop plein de gens, le trop plein de voitures. Il y avait trop… de caca sur les trottoirs… trop de folie… trop de bruit, trop de lumière, ect …. Quand tu viens ici c’est parce que tu cherche un calme, un renouveau. Parce que… parce qu’on est comme ça et comme aime bien ça aussi. Quand on s’ennuie on trouve que tout est loin… On a des adolescents maintenant eux ils trouvent que tout est trop loin. C’est normal. Chaque déplacement c’est presque toujours une heure de voiture aller et une heure de voiture retour. Mais… finalement on apprécie bien notre chez nous. On a la place pour nous. Quand on balade on est tranquille… »

Et puis en fait je remarque aussi qu’on fait plus d’efforts vers les autres, on accepte plus ses voisins, on échange plus…

« Quand on a des voisins. Oui oui ! Bien sûr ! On est un petit village. Normalement il y a un esprit… fraternel, villageois, communautaire, d’entraide. Après… comme c’est des endroits enclavés il y a des vieilles querelles de chapelles, des vieilles querelles de terrains, des vieilles querelles de familles, qu’on voit ressurgir de temps à autres. Mais nous qui venons de l’extérieur nous sommes exonérés de tout ça. On est tranquille. Nous on est venu ici, non en pays conquis, mais pour un renouveau, pour nous… pour nos enfants… Au jour d’aujourd’hui le bilan il est comme tous les bilans : il y a le plus, il y a le moins… »

Qu’est-ce qui t’inspire le plus pour tes contes ? Puisque tu les créés et que tu ne reprends pas…

« Non jamais. »

Tu ne reprends pas mais tu ne t’inspires pas de… de légendes… ?

« Non. Vraiment… j’écris les histoires que j’aurais voulu entendre. Donc je fait intervenir mes propres personnages. Je suis de ceux qui pensent qu’on est… qu’il y a deux mondes autour de nous. Le monde du visible et le monde de l’invisible. Ça ne veut pas dire que… comment expliquer… il y a toutes ces petites choses qu’il y a encore autour de nous, qui, si on y prête un petit peu attention viennent nous parler. Elles nous parlent comment ? En nous faisant rêver… en nous disant que peut-être il y a quelque chose de caché derrière l’apparence des choses… que peut-être sous ce rocher il y a un petit être vivant féerique… Et puis à travers cela il y a surtout l’envie de décrire une nature qui nous accompagne depuis la nuit des temps. Elle nous respecte, on lui doit également le respect. Il faut qu’on vive à côté d’elle, avec elle. En l’exploitant si on en a besoin, pour construire, pour chauffer, mais… on a perdu ce contact charnel, ce côté sacré de ce qui nous entoure : l’air, l’atmosphère, l’eau, les arbres, les roches, ect Quant on comprend que nous ne sommes qu’un élément d’un ensemble, et bien tout se ré-enchante. Il est facile alors de trouver des histoires. Ces histoires sont parfois difficile à mettre en mots mais il m’est très facile de les avoir en pensées. »

Tu es donc encore en expérimentation un petit peu…

« Non pas vraiment. Actuellement je prends du plaisir. J’écris mes histoires. Je les conte. Et je guette la réaction des gens qui m’écoutent. Quand certains viennent me voir à la fin pour me dire « merci »… je leur réponds : non non il ne faut pas me remercier. Avez-vous apprécié ? Oui ? Et bien c’est moi qui vous remercie.
Le conte est un art complet et pas si évident. On croît que si on écrit quelque chose on le sait automatiquement. Ce n’est pas si facile. Non. Il faut savoir le dire, il faut avoir de la diction, un peu de gestuelle, mettre tout ça avec des tonalités… Quand on arrive à faire tout ça et que l’histoire parle un petit peu au coeur des gens, et bien… voilà, on a un conte. »

Tu as fait un peu de théâtre ?

« [rires] Par une voie très très détournée. Mais j’ai toujours été… expressif, depuis ma jeune enfance. Mais oui j’ai fait un peu de théâtre. C’était du cabaret spectacle pour le coup. J’ai commencé à faire la plonge dans un restaurant. Je faisais la vaisselle la nuit pendant que les gens finissaient de manger, et… la propriétaire de ce restaurant spectacles avait 3 personnes qui prenaient des chansons françaises… Yves Montand ou autres, et ils faisaient des petites chorégraphies dessus voilà… du cabaret spectacle… ça plaisait bien aux gens… Et puis il y a en a un qui est tombé malade et la dame s’est retrouvée bien embêtée. Elle me dit : Christophe tu crois que tu pourrais le faire ? Oh ben oui moi je suis prêt à tout… Et c’est vrai que je suis monté sur scène, j’ai fait le clown… j’ai dû mettre une couche-culotte pour imager un enfant qui faisait du vélo… enfin bref ! Ça m’a dégourdi. Evidemment… il faut avoir fait quelques expériences. »

Quand tu introduis le spectacle tu te mets en situation… ça se voit.

« Il faut prendre l’attention des gens. Si on est trop discret on rate… »

Ca fait un an que tu as lancé ton… je ne sais pas comment tu as appelé ça… ton projet ?

« Alors je suis artiste-conteur… J’ai déposé mes statuts d’artiste-conteur il y a un an, mais bien évidemment ce n’est que l’aboutissement d’un cheminement qui avait déjà eu lieu. On écrit une histoire pour soi même, et puis après on se dit : j’ai l’impression d’avoir écrit une belle histoire, donc on la lit à sa femme, à ses enfants, à des amis … »

Alors justement est-ce que tu as une écoute différente… de la part des enfants… des adultes ? Comment trouves tu ton public ? Quel est le public le plus réceptif à tes histoires ? Les enfants ?

« Non non… ça serait se tromper. S’il ne fallait raconter des histoires qu’aux enfants… Non. On peut bien sûr raconter la même histoire à des enfants, à des ados, à des adultes mais on va moduler sa voix différemment, on va faire avec des gestes différents. Mais j’ai des histoires pour tout le monde. Je ne recherche pas un public particulier. Je ne saurais peut-être pas aller raconter des histoires en crèche. Deux ans, trois ans… il faut des histoires courtes et dansantes… Moi il y a du texte, j’ai besoin de raconter des choses. Je fabrique de grandes histoires. J’aime ça. »

J’avais vu l’été dernier ou il y a deux ans, que tu faisais accompagner tes contes souvent d’un agrément musical, de musiciens…

« C’était une bonne expérience. Il n’y a pas mieux pour accompagner des mots qu’un petit air de musique. Ça peut faire un petit entracte, ça peut accentuer un moment triste, gai, donner une respiration, ça relâche l’attention des gens, ça permet au conteur de reprendre son souffle aussi… et quand c’est bien mené c’est beau. J’ai tenté aussi d’autres expériences. Par exemple : « Croyances d’hier et d’aujourd’hui » qui sont liées à des heures et des heures de discussions avec un ami profondément catholique, moi je suis profondément païen, on n’arrêtait pas de discuter là dessus… mais on était assez souvent d’accord sur certaines choses. Et je me suis dit : mais il y a un moyen de relier les deux, et un jour une histoire m‘est venue complète comme ça. Et à ma grande surprise cette histoire que je pensais garder pour moi, pensant qu’elle n’intéresserait pas les gens, un jour j’ai pris le risque de la raconter dans une église. Je me suis dit : tentons l’expérience. Et les gens viennent me voir et me disent : ce que vous venez de dire ça nous fait réfléchir. Et là on se dit : et bien voilà, c’est ça avoir réussi une histoire. »

C’était quoi le thème ?

« Croyances d’hier et d’aujourd’hui c’est avant que… ah c’est difficile à expliquer, si ce n’est de conter l’histoire complète… mais on va dire que : je visite une petite église, moi j’ai été catholique, mais je ne me considère plus comme chrétien, je suis revenu à nos anciennes croyances… mais je reste admiratif de ce que les croyants ont construit, donc les églises, les chapelles… les monuments. Je les visite et je les regarde toujours avec un œil intéressé, et là on va dire qu’à l’occasion de la visite d’une petite chapelle où se trouve une statue, une très belle représentation de la vierge à l’enfant, il se passe un événement extraordinaire… et ça m’emmène à montrer aux gens que peut-être il y a une passerelle entre nos anciennes croyances et celle d’aujourd’hui, et que ce n’est pas plus mal de s’en rappeler. »

Tu parles d’anciennes croyances, celtiques par exemple ?

« Les anciennes croyances étaient nombreuses. Il y avait les croyances nordiques… les croyances celtiques… sous d’autres contrées c’étaient d’autres croyances… Bon ici on est a&u sein de ce que j’appellerai les peuples de la forêt. Et donc ils n’avaient pas de religion à proprement parlé mais plutôt des croyances, c’est-à-dire que pour eux un fleuve pouvait être sacré, un arbre centenaire était quelque chose de toujours important. Ils fêtaient le temps par rapport au placement des étoiles… à la durée des jours, des nuits, des cycles. Les solstices étaient importants… Ils avaient leurs dieux, leurs déesses, leurs héros… que ce soit pour la fertilité, la maternité. Ils les honoraient pour avoir de bonnes récoltes, pour la chasse, pour la guerre. Puis le christianisme est venu ici et a mis bas à tout ceci pour installer la foi du Christ. Moi je ne juge pas, mais je dis simplement que parfois il y a eu récupération. C’était en fait l’objet de mon conte. La vierge à l’enfant on en est quasiment sûr maintenant, ce n’est simplement que la continuité de la déesse de la maternité. Voilà. La vierge à l’enfant, entre parenthèses vierge et enfant ça m’a toujours… voilà, mais c’est simplement la continuité. Elle était déesse de la maternité, elle s’est transformée en vierge à l’enfant mais fondamentalement rien ne change : elle reçoit les prières des gens. Et c’est honorable. Les gens viennent parce qu’ils croient, ils ont besoin de se confier. Ils tendent la main vers quelque chose d’invisible en disant : vous qui êtes là haut faites un petit quelque chose pour moi. Fondamentalement les gens il y a 3000 ans devaient faire les mêmes demandes que les gens d’aujourd’hui : protégez ceux que j’aime, guérissez mon enfant… j’aimerais une vie un peu meilleure… Je pense que ça devait être les mêmes choses. »

Tu penses qu’ils s’en remettaient à la nature…

« Pas à la nature. Les gens depuis que le monde des hommes existe… »

Aux forces un peu surnaturelles on va dire ?

« Comment ne pas croire quand on vient sur cette terre qu’il y a quelque chose qui nous y a amené et que tout ce qui nous entoure a été modelé par une main invisible ? On a besoin de croyances, on a besoin d’espoir. Qui n’a pas envie de… »

Tu nous dis qu’on a besoin d’histoires.

« Aussi. »

De contes etc. Donc tu serais prêt à inventer n’importe quoi pour faire rêver les gens ?

« Non. »

Ce n’était pas dit péjorativement…

« J’ai bien entendu ! Je ne raconte pas n’importe quoi. Je l’ai dit au départ : je conte les histoires que j’aurais aimé entendre. Et après, les êtres humains sont ainsi faits, que j’y mets dans cette histoire des choses qui me sont propres, qui me tiennent à cœur. »

Aimerais-tu arriver à des choses plus folles, plus… que les gens adhèrent de plus en plus, grâce à ton talent qui va aller croissant je l’espère, en arrivent à… En fait quels sont tes challenges si tu en as ?

« Bien sûr ! D’abord puisque j’ai déposé mes statuts d’artiste-conteur j’espère gagner ma vie avec mes histoires. Je fais des spectacles dans les maisons de retraite, les écoles, pour les particuliers, pour les communautés de communes, pour les comités de fêtes etc. Des contes pour des anniversaires… et peut-être un jour un CD ou un livre ! »

[Ses enfants rentrent dans la salle où nous discutons]

« Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire ! »

L’anniversaire de qui ?

« De moi ! [rires] »

Tu fêtes tes un an de contes et en plus c’est ton anniversaire !

« Voilà oui… C’est un an le premier avril. Une petite parenthèse : j’ai déposé les statuts le premier avril puisque c’est la fête des poissons. Des poissons d’avril. Un petit pied de nez… »

Rapidement. Quel est ton angoisse en ce qui concerne les réactions des gens ? Par exemple tu vas dans une maison de retraite… as tu peur qu’ils disent : il est fou celui là, ils nous raconte n’importe quoi ! Est-ce que tu as peur de certaines réactions ?

« Non. D’abord depuis que je suis conteur j’ai un peu de vécu, et un peu d’expérience. Je m’aperçois que je ne me suis pas trompé, que là où je conte mes histoires touchent les gens. Quand on a un peu ce côté rassurant des choses l’angoisse disparait. Evidemment chaque fois qu’on écrit une histoire on se repose la même question : est-ce qu’elle va plaire ? Mais comme je dis depuis le début : je conte d’abord pour moi même, si elle me plaît j’ai déjà gagné la moitié des choses. Ensuite je finis par croire que j’ai un certain talent pour raconter des histoires. »

Tu commences à avoir un petit don de persuasion…

« Ce n’est pas de la persuasion, c’est du partage. Non mais c’est important parce que… à la fin d’un spectacle je ne m’éclipse jamais. Je reste avec les gens, on discute. Ils me disent : moi j’ai aimé ce conte là. Une autre va ajouter : j’ai bien aimé l’autre. Je raconte par exemple une histoire où c’est le dernier jour de vie d’un chien. Et ce chien avant de partir il a des choses à dire. Toute personne qui a eu un animal à ses côtés et qui a dû vivre le jour de la séparation se reconnaîtra dans cette histoire. Les gens viennent me voir, il y en a qui pleurent. Ça c’est de l’émotion à l’état pure. Ils viennent me dire : ça m’a touché, je me suis rappelé de plein de choses, bravo pour votre histoire. Et bien là vous avez la meilleure des réponses. »

Merci beau Léon. Tu ne nous pas dis pourquoi tu t’appelle le beau Léon. Faut-il que les gens aillent voir tes représentations ?

« Je peux le dire. Le Beau Léon est un hommage à ma grand-mère. Parce que je m’appelle Christophe dans la vie mais que toute mon enfance ma grand-mère m’a appelé mon petit Léon. Ma sœur Isabelle c’était Rosalie. Aujourd’hui elle est décédée et finalement on n’a jamais su pourquoi. Mais c’est ainsi. Aussi le jour où j’ai du trouver un nom d’artiste et bien voilà j’ai voulu rendre hommage à ma grand-mère et mon petit Léon s’est transformé en Le Beau Léon. Ça donne le sourire ! Si j’avais gardé mon nom de famille Christophe COLPAERT, mon nom de famille, c’était, disons, moins… doux. »

Pour terminer ?

« Depuis plusieurs semaines je travaille sur un projet qui pour une fois n’est pas venu tout seul mais suite à la remarque de quelqu’un. Je faisais des soirées d’anecdotes et de légendes du pays avec des groupes pour raconter Alleyras, le lac du Bouchet et autres, là une personne s’est levée et m’a dit : mais vous n’avez rien sur la bête du Gévaudan ? Ben non je n’ai rien sur la bête du Gévaudan. Et pourtant quant on y réfléchit tout est là. Tout est là pour écrire une belle histoire. Alors je suis pas historien, je suis pas policier, mais par contre j’ai mon imaginaire à moi, toujours entre le monde du visible et le monde de l’invisible, et ça m’a travaillé des mois durant et je n’arrivais pas à trouver, et puis un matin je me suis levé et j’avais mon histoire. Mais ça fait des semaines que je suis dessus. J’ai 50% de cette bête du Gévaudan, la vision de la bête du Gévaudan par le beau Léon, et cela devrait être un grand moment. »

Tu dénigrerais…

« Dénigrer qui ? »

L’existence de la bête du Gévaudan.

« Ah non ! »

Ne parlons pas de ton projet.

« Non. Cette histoire quand je l’aurai en main… elle étonnera les gens. Je ne viens pas expliquer, je ne viens pas raconter des faits, l’histoire, je viens donner mon interprétation, avec une histoire beauléonesque. [rires] »

Contact :

- par mail : le beau Léon
- par téléphone : 0471575499


Les rendez-vous du Beau Léon :

- le samedi 31 mars salle communale d’Arsac en Velay près de Coubon pour la Fête du livre. Deux interventions de 45 minutes à 15 h et 16h.

- tous les mercredis du 16 mai 2012 au 3 octobre à Alleyras. Rendez-vous à la gare à 16h00. Il vous proposera de vous évader aux alentours du village : Pantins de paille, chemins de traverse, contes étonnants, anecdotes de pays. Prendre de bonnes chaussures et une petite bouteille d’eau. Durée 2h15. 6 euros par personne. Moins de 12 ans 4 euros.